Pourquoi la biologie du VIH permet
l’intermittence du traitement ?
PETIT ICCARRE, quatre jours de prises médicamenteuses par semaine au lieu de 7, c’est :
156 journées sans médicaments ni virus (à transmettre) par an, équivalant à…
5 mois de rémission fonctionnelle complète chaque année…
Des millions d’euros socialisés-sécurisés par an...
Moins d’effets secondaires
42 % de chimie en moins…
Les traitements d’attaque anti-VIH effectifs créent des conditions biologiques
nouvelles invitant les traitements intermittents en cycles courts
1) Traitement d’attaque, traitement d’entretien-maintenance
L’objectif universel du traitement antirétroviral est de briser la dynamique reproductive du rétrovirus en lui opposant (le plus souvent encore) 3 ARV synergiques 7 jours sur 7 pendant des mois. Les multithérapies synergiques d’aujourd’hui rendent ainsi la charge virale active régulièrement infradétectable en quelque trois mois ou moins.
En réduisant de façon drastique la charge virale active, un traitement d’attaque synergique aura également pour effet de réduire aussi l’inflammation et l’excitation cellulaire péri-VIH, restaurant chez le patient correctement traité un environnement lymphocytaire en grande partie assagi.
L’ensemble des deux conditions crée une bio-physiologie nouvelle qui se démarque clairement de celle d’avant traitement. A quoi il faut aussi relier le phénomène de l’éclipse rétrovirale apparente (cf infra et footnote 9) durant laquelle VIH reste infradétectable après l’arrêt momentané des ARV.
Activité VIH réduite à l’extrême, lymphocytes pacifiés, éclipse rétrovirale durable… ces trois phénomènes biophysiologiques, reliés et conjugués, marquent objectivement l’entrée du traitement en phase d’entretien-maintenance.
2) L’éclipse rétrovirale reflète la force synergique du souffle antiviral précédent
L’introduction en 1994-1996 dans les trithérapies d’une nouvelle classe de molécules anti-VIH (antiprotéases) a fait faire un bond spectaculaire à l’efficacité des traitements antérieurs consistant principalement en bithérapies à deux ARV de même classe (par exemple AZT + DDI).
Les bonnes combinaisons anti-VIH déploient une puissance synergique telle que leur impact anti-VIH extrinsèque se trouve multiplié par un facteur cent, mille, cent mille ou plus…
L’effet de synergie développé par telle ou telle combinaison d’ARV peut être assez puissant pour qu’une molécule faiblement antivirale en elle-même (Videx par exemple) puisse se révéler de puissance majeure dans un trio ou quatuor antiviral.
3) L’éclipse rétrovirale, reflet d’une dynamique réplicative du VIH en deux temps
Suite à un traitement antiviral d’attaque durablement synergique, ou encore, suite à une inoculation muqueuse infectante toute récente, le VIH va prendre du temps pour croître et se reproduire, quasiment de novo ! D’abord en phase de croissance linéaire lente, comme si VIH était à la peine pour faire (en primo-infection), ou refaire (post-traitement) surface, les formes actives du VIH restent infradétectables, comme si elles avaient disparu (sous l’effet d’un traitement effectif), ou n’étaient pas encore apparues (cas d’une primo-inoculation muqueuse avant primo-infection).
4) L’éclipse rétrovirale de 7 jours et plus, comme incitation au traitement intermittent
L’éclipse apparente transitoire du VIH offre de toute façon un répit durable utile au prescripteur d’ARV et à son patient, avant la phase 2 de croissance exponentielle du VIH.
Premières constatations objectives d’une fenêtre de tir pour les intermittences de traitement en cycles courts en l’an 2000 : pas de rebond de VIH pendant les 7 jours d’interruption d’une trithérapie alternant avec 7 jours de traitement pendant un an chez 10 patients. Où il devint pensable d’affranchir le patient de l’obligation des prises continues d’antirétroviraux.