Docteur Jacques Leibowitch
l’agitateur intuitif de la lutte contre le sida

 
Jacques_TypoFine.jpg
 
 

Le Dr Leibowitch est un médecin de la génération des grands cliniciens expérimentateurs. Confronté en 1982 à cette nouvelle maladie, il réagit immédiatement et met toute son énergie pour tenter de la comprendre et lui trouver des solutions thérapeutiques.

En mars 1984, il publie Un virus étrange venu d’ailleurs. Dans cet ouvrage, Jacques Leibowitch pose déjà les bases de tout ce qu’il continuera d’explorer pendant les décennies qui suivent. Outre les explications qu’il propose, le livre dévoile surtout de nombreuses pistes de recherche à l’avant-garde de la lutte contre le sida.

 
blueredpill.jpg
 

Les atouts pour s’attaquer au virus

Au moment de l’apparition de l’épidémie, Jacques Leibowitch dispose non seulement de connaissances scientifiques pointues, mais aussi d’une expérience clinique et culturelle qui le rend d’autant plus réactif :

- Il est spécialiste d’immunologie. Il a notamment séjourné deux ans (1970-1972) dans le laboratoire de John David à Harvard où il a pratiqué l’immunologie cellulaire expérimentale.

- Au courant de la flambée des IST qui a précédé l’arrivée du VIH, notamment dans la communauté homosexuelle. Le Dr Leibowitch était déjà sensibilisé à cette question par sa sœur alors Professeur du département de dermatologie et vénérologie à l’hôpital Tarnier.

 
bluepill.jpg
 

Les apports du Dr Leibowitch dans la lutte contre le sida

En 1982, dès la publication des premiers articles scientifiques signalant les premiers cas de cette nouvelle maladie, il se mobilise. 

Par la suite, il formule hypothèses et analyses audacieuses, avec pour principal souci d’améliorer les traitements des personnes vivant avec le VIH.

 
yellowroundpill.jpg
 

Découverte du virus : oriente les chercheurs sur la piste du rétrovirus

Dès 1982, il formule l’idée d’un virus « exotique » (parce que nouvellement apparu, avec des cas africains) qui s’attaque aux cellules CD4. Il pense alors qu’il s’agit peut-être d’un rétrovirus et il présente son idée en septembre 1982 à l’hôpital Cochin devant une assemblée de chercheurs biologistes et leur lance un défi : « Y-a-t-il un rétrovirologue dans la salle ? ». 

Tandis qu’il continue de réunir tous les indices confirmant son hypothèse, il multiplie les rencontres, contacte les américains, notamment le professeur Gallo grand spécialiste réputé des rétrovirus. En France ce sera finalement l’équipe du professeur Montagnier à l’institut Pasteur qui mettra en évidence le rétrovirus et confirmerales recherches de Jacques Leibowitch.

 
Pink_babyblue.jpg
 

Sang contaminé : Lanceur d’alerte et expérimentateur des tests de dépistage

Pressentant l’énorme risque sanitaire qu’implique une transmission par voie sanguine, désormais avérée, le Dr Leibowitch multiplie les contacts.

À l’hôpital Raymond Poincarré de Garches, il met au point un test de dépistage artisanal  la Professeur Dominique Mathez, et comprend l’ampleur des contaminations possibles avec la transfusion sanguine. Il élargit son étude au service de transfusion de l’hôpital Cochin, et dès le début 1985, lance l’alerte auprès des autorités sanitaires et politiques. Il sera témoin lors du procès du sang contaminé.

 
orangewhite.jpg
 

Mesure de la charge virale : découverte d’un indicateur biologique de mesure de l’efficacité des traitements

Son équipe met au point un système de mesure de la charge virale, permettant d’évaluer l’efficacité des nouveaux traitements qui arrivent sur le marché.

Très vite, il prend conscience que les monothérapies élaborées à l’aide des premières molécules telles que l’AZT ne fonctionnent pas. Pour autant et malgré ses avertissements, l’ANRS maintient la mise en place d’essais longs, coûteux et surtout cruels pour les patients.

 
whiteredpill.jpg
 

Trithérapies : les premières expérimentations françaises

Grâce à son utilisation de la mesure de la charge virale, en même temps qu’il s’inspire des traitements de la tuberculose avec des multichimiothérapies, le Dr Leibowitch conçoit un essai baptisé STALINGRAD, conçu en 1993-1994, qui ébranle les schémas de la recherche institutionnelle : pendant que l’ANRS teste les mono et bithérapies avec des essais traditionnels, il met au point une démarche alternative qui exclut l’utilisation de placebo avec les patients et permet la mise sur le marché d’un traitement efficace.

Dès octobre 1995 il peut annoncer de bons résultats : la trithérapie permet de bloquer le virus, la baisse prolongée et durable de la charge virale en atteste. Il sera aux côtés des américains en janvier 1996 à la conférence de Washington pour annoncer le succès des trithérapies et ouvrir une nouvelle ère du traitement de la maladie.

 
4_7.gif
 

Réduction des traitements : ICCARRE

Constatant la difficulté qu’ont ses patients à supporter les effets secondaires des traitements et à maintenir une bonne observance, Jacques Leibowitch tente une nouvelle expérimentation. 

S’inspirant d’une étude pilote américaine, il conçoit, début 2000, la possibilité de réduire la prise des médicaments. Le protocole ICCARRE est né … !